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Le radeau de la méduse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parution: septembre 2009 
ISBN: 9782930402864      
312 pages
18,5 x 13 cm
20 €

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LE RADEAU DE LA MÉDUSE
Journal d'un prisonnier politique 1940-1941

Léon Moussinac

Préface de François Eychart


Léon Moussinac, fondateur avec Vaillant-Couturier et Aragon de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, directeur des éditions sociales internationales, est arrêté en avril 1940 pour "propagande communiste", enfermé à la Santé pendant des mois puis interné au camp de Gurs. Il est acquitté en novembre 1941 au terme de son long calvaire. C'est la période comprise entre son arrestation et son acquittement qu'il raconte dans ce journal de captivité.

Témoignage terrible et haletant des prisons et des camps d'internement en France, ce livre est aussi le bilan du travail d'un homme qui s'est placé au croisement de toutes les tendances culturelles et littéraires de l'époque, en liaison avec son engagement révolutionnaire.

 

PRESSE

> L'article d'Olivier Barbarant dans Les Lettres françaises (supplément de L'Humanité) du 5 décembre. 

Un Radeau de la Méduse du XX° siècle

La republication du « Journal d’un prisonnier politique » permet de redécouvrir l’intellectuel, mais aussi et surtout l’écrivain Léon Moussinac

Dramaturge, poète et romancier, l’un des premiers spécialistes de cinéma, cofondateur en 1932 de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), lauréat en 1935 du Prix Renaudot – qu’il refusa -  pour son roman Manifestation interdite, président du CNE, directeur de l’IDHEC puis de l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs c’est peu de dire que Léon Moussinac  occupa une place déterminante dans la culture du XXè siècle, sans proportion avec le souvenir qui en demeure aujourd’hui. Deux motifs éclairent sans doute cette éclipse : ouvert à tous les domaines de la modernité, Moussinac s’est intéressé aussi bien à la littérature qu’aux arts décoratifs, à l’édition qu’au journalisme quand cette  diversité déborde les catégories qui peuvent garantir une concession tranquille dans la postérité. Il fut aussi, de 1924 à sa mort, membre du Parti Communiste Français, et lié comme tel à une Histoire qu’il  s’agit  de réécrire, peut-être de reconquérir. Cette réédition y contribue.

Il faudrait en effet revenir sans cesse sur la période, un rien oubliée, où la France au seuil de la guerre se fixait pour urgence une lutte anticommuniste qui culmina avec le décret Sérol condamnant à mort les auteurs de « menées communistes » (9 avril 1940). C’est à ce titre que Léon Moussinac fut arrêté par la police le 20 avril, emprisonné à la Santé, puis transféré au camp de Gurs où il fut prisonnier du 24 juin au 28 octobre 1940, avant d’être remis en liberté provisoire et acquitté enfin le 5 mai 1941. Il faudrait revenir sur le camp de Gurs, où les Français emprisonnés faisaient face aux Espagnols pour  avoir, les uns comme les autres, défendu une idée de la nation qui n’était visiblement plus celle de ce qui s’appelait encore République française. Dans sa troisième partie, le livre décrit à pointe sèche la vie du camp.  On y trouve les éléments hélas bien connus du fonctionnement concentrationnaire, portés ici avec la force toute particulière de la notation diariste. Nul, après lecture, ne peut oublier la chasse aux poux, la conférence sur l’histoire de la langue française effectuée aux prisonniers affamés et émus, ou la silhouette de Mohammed, dont la figure maigre et démente évoquant « le Nègre qui agite au bout du bras le chiffon de l’espoir » donna son titre aux carnets, par rappel de Delacroix.

La valeur historique de ce journal est donc considérable. Elle doit beaucoup à l’art de la notation et de la réflexion qui caractérise l’écrivain. On l’entend tout particulièrement dans la première partie, consacrée à La Santé. Ainsi remarque-t-il que l’époque désastreuse le conduit  à la relecture des classiques ; ainsi élabore-t-il « un nouveau romantisme, celui de la joie ». Le carnet se fait alors poème, d’une âme en lutte pour sa liberté, pour un amour du monde que rien ne lui ôtera. C’est l’observation de la lumière sur les murs et le sol de la cellule, la « fête des vitraux » au crépuscule passant par les fenêtres bleuies ; c’est, le 10 mai, ces quelques notes  : « J’ai toujours aimé les arbres. Ça mange le ciel, ça mange la terre, ça dégage une bonne odeur de vie. Dans le jour, c’est plein d’oiseaux ; dans la nuit, c’est plein d’étoiles. Si on secoue l’arbre, tout s’envole : étoiles et oiseaux ».  Moussinac offre ici sa pleine recherche de poète : une beauté – la plus proche, la plus humble, et ce faisant la plus solide – pour demeurer libre ; une attention à toutes les réalités, quelles que soient les conditions de l’esprit et de la prison, pour préserver « le beau diamant du cerveau ».

Olivier Barbarant

 

 
 
 
 
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